Mara ( ou que faire au mexique quand on est seul )

Publié le par Zugus

Je reviens de loin. La vie a pourtant toujours été douce pour moi. Je suis né de sang noble. J'ai  connu maintes femmes. J'ai toujours pu assouvir mes désirs, quels qu'ils soient. Jusqu'à ce jour où je devins un autre.

 

Stop !

 

C'est insensé, je ne me suis même pas présenté.

 

Mon véritable nom et  celui que j'emploierai pour vous est celui par lequel je me suis toujours présenté. Mara. Ironiquement, et vous verrez bien assez tôt pourquoi, mon nom complet était Mara de la Croix d' Or. Si la vie m'en avait laissé l'opportunité, je serais déjà mort sous le titre de Baron. En effet, je suis né à la fin du seizième siècle, à une époque où l'on ne tenait pas vraiment compte des dates exactes. Il semblerait, d'après quelques vagues souvenirs, que je sois né en février 1588. Par jeu, bien que cela n'ait aucune possibilité historique, je déclare que je suis né le vingt-neuvième jour du mois.

 

Mais oui, amis lecteurs. Je vois que vous êtes surpris de m'entendre déclarer que je vais fêter cette année mes 421 ans. Et alors, je vous ai tout raconté de ma vie ? Pas encore... Lisez la suite, vous comprendrez.

 

Pour en revenir à cette baronnie latente qui veillait en moi à ce moment là, mon père avait déjà connu au sens de la Bible plusieurs femmes, mais jamais ne lui était venu l'idée d'en épouser une. Je fus son premier né. Et il ne réfuta jamais ce fait, bien que ma mère n'ait été qu'une servante. Oh, je n'étais sûrement pas un fruit de l'amour, mais bel et bien d'un désir animal qu'un homme avait éprouvé pour une de ses domestiques.

 

Malgré le fait que mon père soit le baron de la demeure dans laquelle je vivais, je grandis avec les enfants des domestiques. Aveugle que j'étais dans ma plus jeune enfance, je ne voyais pas que pourtant, mes tâches étaient différentes. Vers l'âge de huit ans, alors que d'autres devaient effectuer les corvées de table, moi, en cuisine, me contentait d'être le goûteur des plats que préparait ma mère.

 

A l'âge de dix ans, je me souviens que je fus séparé d'un bon ami de l'époque, à qui fut attribué le rôle de page, tandis qu'on me formait aux arts de l'escrime et du combat à l'épée. Je me liais vite d'amitié avec mon entraîneur, Sarin. Il m'apprit les rudiments du guerrier, tel que la faculté de penser à son courage plus qu'à sa peur une fois l'épée entre les mains. Car même à cet âge là, il est bien plus important d'avoir le courage de blesser, que d'avoir peur de le faire. Ce qui nous apprend aussi à ne pas craindre d’être blessé. J'obtins plus d'une fois des pauses de plusieurs semaines, le temps que les côtes qu'il me brisait et autres blessures qu'il me faisait ne m'empêche plus de me battre. J’évoluais à une vitesse raisonnable, sans présenter de grands exploits, mais je me passionnais vite pour ces duels.  Sûrement un peu trop, car je n’hésitais pas à défier quiconque me gênait, au point que personne ne m’eut jamais pris au sérieux.

 

A l’âge de treize ans, pourtant, j’avais dépassé mon maître. Celui-ci me proposa alors de passer à une étape supérieure et me présenta Roland. Roland était un grand gaillard qui entrait dans sa seizième année et qui avait toujours semblé doué à l’épée au point que certains en parlaient comme un démon. Ma première rencontre avec lui ne fut pas agréable. Je comprenais ce que voulaient dire ces gens qu’il avait effrayés. Au combat, ses yeux semblent briller d’une fureur instinctive. Les flammes qu’ils dégagent se ressentent sur l’ensemble de son corps. Ou bien était-ce ce coup dur à la tête qu’il m’avait assené, mais il semblait faire onduler le paysage derrière lui, comme le ferait un feu de camp. Cet adolescent se battait pour le sang. Mais jamais le sien, bien que selon les dires, aucune blessure ne l’eut jamais arrêté.

 

S’entraîner contre Roland était selon Sarin plus dur que de se battre à mort dans un duel. Pourtant chaque semaine, je m’y essayais, et jamais pour le simple plaisir de l’affronter. Non, Roland me donnait toujours une excuse pour ça. Que ce soit parce qu’il avait Sali le nom de mon père, ou bien voler de la nourriture. Une fois même parce qu’il avait tué à l’entraînement, d’une manière si horrible et acharnée qu’on ne pouvait penser que c’était involontaire. Ayant désarmé son adversaire, il continuait de le frapper, toujours du plat de la lame, ses os craquaient, ses jambes étaient brisées, son souffle coupé. Alors, seulement à ce moment là, Roland lui trancha la tête, comme il l’aurait fait pour un poulet.

 

Evidemment, tout le monde essaya de l’arrêter. Il réussit à assommer Sarin, un garde, et en tuer un autre. C’est alors que je décidai d’intervenir. Je provoquai Roland en duel. Celui-ci dura près d’un quart d’heure, où finalement, son épée me griffa le bras. La simple vue de mon sang sembla le satisfaire, et il me conseilla de revenir plus tard. Il fuit les terres de mon père. Je ne le retrouvais que trois ans plus tard.

Publié dans Mara

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S
il ne manque qu'une petite moral a votre belle histoire et je l'aimerai encore plus...Oaxaca c'est super sinon!!!
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Z
<br /> en fait, cette histoire n'est pas fini, mais j'ai eu beaucoup de boulot, et la usite viendra après mon retour en france probablement. Merci de votre commentaire.<br /> <br /> <br />
B
hé bé !<br /> tu nous as écrit un bon paquet des belles lignes lâ. y'a juste une faute de conjugaison à gêné ("gênait" t'aurais dû mettre).<br /> <br /> mais tu te fais si chier que ça au mexique ?<br /> <br /> tu la sors d'où ton histoire ?<br /> <br /> c'est pas bientot ton annif ?
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Z
<br /> ben y a des périodes où on sait pas trop quoi faire, trop chaud, et tout<br /> L'histoire, elle me sort de ma tête<br /> Mon anniv' c'est lundi, désolé, j'ai zappé le tien :(<br /> <br /> <br />